Randonnée commentée à travers le massif du Mugron à Gauriac

Lundi 22 avril après-midi, le Syndicat du Moron a organisé une randonnée commentée sur le site naturel du Mugron, en commune de Gauriac sous une météo favorable. Léa Fabre, chargée d’éducation à l’environnement, et Xavier Mortemard, technicien rivière, ont emmené les participants dans le relief accidenté du Mugron, à la découverte des orchidées sauvages, du chêne vert avec une parenthèse sur la trufficulture, ainsi que de l’exploitation de la pierre.

Le site du Mugron est un lieu intéressant. Il s’agit du départ nord-ouest du bourrelet rocheux surplombant l’estuaire de la Gironde. Occupant une surface de l’ordre de 30 ha, son relief est passablement accidenté, du fait que ce contrefort rocheux fut abondamment exploité en carrière de pierre à bâtir. Il était aisé d’amener les blocs de calcaire tendre en rive pour les acheminer ensuite sur le secteur de Bordeaux.
L’exploitation de la pierre fut entreprise dès le IIème siècle pour bâtir Gauriac. Néanmoins la pleine activité de ce secteur eu lieu surtout entre le XVIème et le XIXème siècle. Ainsi le massif fut rabattu de 50% en altimétrie, passant de 90 m il y a 2000 ans à une quarantaine actuellement. Le Mugron a conservé un relief très accidenté de cette activité.

 

randonnee-site-du-mugron

 

Une des particularités du Mugron est d’offrir une diversité végétale remarquable. On y trouve une diversité relativement concentrée des espèces végétales du nord Gironde en de nombreux micro-cortèges. En terme forestier, nous avons à la fois un boisement dit « par bouquet » pour le chêne vert, le peuplier blanc et le laurier d’Europe, et un boisement irrégulier multispécifique panaché pour les érables champêtre et sycomore, merisiers, chênes pédonculé, aubépines, sureaux, peupliers noir ou hybride spontané, coudrier, laurier tin, saule… La flore herbacée n’est pas de reste, et les orchidées sauvages bénéficient des conditions pédologiques favorables à leur développement.

Léa FABRE a pu développer la biologie type d’une orchidée et les associations symbiotiques avec un ou plusieurs champignons. La complémentarité entre espèces végétales et champignons est une réalité de fait pour environ 85% des végétaux, qu’ils soient de l’ordre des herbacées (cycle annuel), ou des ligneux (cycle multi-annuel). Il s’agit là d’une association « gagnant-gagnant ».

 

Léa nous a parlé aussi de l’adaptation des plantes et de la sélection naturellement empirique des orchidées à ressembler à un insecte au point de les duper. Saupoudrés de pollen, les bourdons,

mouches et autres agents entomologiques, en butinant ou en cherchant à se reproduire avec ce qui leur semble être un congénère, deviennent alors les premiers vecteurs de la fécondation florale.

 

 

 

 

 

 

 

Dans sa partie sud-est, la Mugron est occupé par un peuplement de chênes verts aux sujets tout biscornus, pour beaucoup issus de cépées mainte fois recoupées. Arbre hôte de la truffe par excellence, Xavier MORTEMARD exposa brièvement « la petite histoire de la truffe » et présenta le personnage de Joseph TALLON dans le Vaucluse au début du XIXème, pionnier par hasard de la trufficulture. Xavier parla de son développement durant 100 ans, son apogée dans les années 1880 – 1900 en terme de quantité vendue, et son lent déclin constaté ensuite durant le XXème siècle.

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Enfin nous sommes allés sur un ancien site d’exploitation des carrières présentant plusieurs ouvertures de forage et de scillage des blocs rocheux en paroi de falaise.

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Nous n’avons pas pénétré dans le dédale de volumes excavés, sachant qu’il y a quelques populations de chiroptères dans ces lieux. Notamment des grands rhinolophes en colonie, ainsi que quelques oreillards dans des niches individuelles.

       

 

 

 

 

 

 

 

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Oreillard niché dans une alvéole rocheuse

 

Les marcheurs, 29 présents à la fin de l’après-midi, ont été enthousiasmés de ce parcours commenté, et nous l’ont dit amicalement. Néanmoins quelques personnes relativement âgées n’ont pas pu effectuer l’ensemble du périple.

Au Syndicat du Moron, nous continuerons d’organiser ce type d’animation pour une meilleure connaissance de notre environnement en d’autres sites et cheminements dans l’avenir, car la demande est réelle.