Berge végétalisée sur le Moron

La restauration écologique et
la valorisation de nos rivières

Au cours des dernières décennies, les techniques de génie civil (béton, palplanches, pieux bois jointifs) ont été privilégiées pour stabiliser les berges des cours d’eau et rectifier leurs tracés.

La facilité de mise en œuvre et les coûts jusqu’alors relativement modestes, rendaient ces techniques plus attractives. Ces types d’aménagements, dits anthropiques, ont été appliqués sur la majorité de nos cours d’eau, avec pour conséquence, des rivières recalibrées et rectifiées, aggravant les épisodes de sécheresse et entraînant un appauvrissement des habitats naturels et des espèces nécessaires à une bonne qualité biologique.

Des aménagements obsolètes

Cours d’eau rectifié (dont le tracé naturel a été modifié) sur le bassin versant de la Virvée

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Palplanche métallique mises en œuvre sur le Moron afin de retenir les sables. Cet ouvrage entraîne de nombreux dysfonctionnements hydromorphologiques et contraint la libre circulation des espèces aquatiques.

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Seuil en béton en travers de la rivière du Moron

Un retour à l’état naturel …

La renaturation caractérisée par l’ensemble des mesures et des travaux entrepris pour retrouver un tracé et des berges proches de l’état naturel constitue un enjeu premier pour le syndicat du Moron.

Désormais, l’enjeu écologique vise à adopter et intégrer dans les pratiques, une gestion globale, en utilisant une approche écologique de la gestion des rivières.
De l’effacement d’un simple ouvrage hydraulique au reméandrage d’un cours d’eau en passant par l’acquisition et la protection de zones humides, le syndicat du Moron engage une action planifiée de restauration en prenant compte des enjeux écologiques, hydrauliques et sociologiques.

Ripisylve naturelle. Le réseau racinaire constitue à la fois une protection de berge efficace et de nombreux abris pour la faune.

Empreintes de Loutre

Pourquoi supprimer des ouvrages hydrauliques ?

La principale entrave au bon fonctionnement des rivières est leur cloisonnement longitudinal (clapet, seuils, dessableurs …) et transversal (remblai, minéralisation des berges …). Ce double cloisonnement impacte de manière directe les flux physiques (l’écoulement, le transit sédimentaire) ainsi que les flux biologiques (en particulier, les circulations piscicoles).

Ces divers aménagements conçus uniquement dans une logique hydraulique constituent une altération au bon fonctionnement de la rivière et aux espèces inféodées.
La suppression d’une majorité d’ouvrages hydrauliques s’avère nécessaire pour retrouver un équilibre de l’écosystème, afin de recréer un milieu physique adapté et diversifié.

Les Dessableurs du Moron

Construits dans les années 70-80, les dessableurs (ouvrage hydraulique longitudinal à la rivière) ont été mis en place sur le Moron dans le but de retenir les sables érodés venant de l’amont (vers la source du cours d’eau) pour limiter les apports à l’aval (estuaire de la Gironde).

Il s’agissait une fois le sable accumulé de l’extraire par des engins mécanisés.

Cette pratique est aujourd’hui largement décriée par les acteurs de l’eau car elle entraîne une succession de déséquilibres à la fois hydromorphologiques et écologiques de la rivière.

Le cours d’eau perd de sa puissance spécifique (la vitesse d’écoulement des eaux est réduite), ce qui limite ses réajustements naturels par érosion des berges et transports des sédiments. De plus, ces ouvrages s’avèrent être des obstacles au déplacement naturel des espèces, en particulier les poissons qui ne peuvent plus remonter le lit de la rivière.

Pour ces raisons, le syndicat du Moron a engagé un programme pluriannuel de démantèlement des dessableurs. Un ensemble de suivis écologiques sera mis en place pour évaluer les bénéfices de l’action.