La continuité écologique en partie restaurée sur le Moron

Au cours de la décennie 1980, le cours d’eau du Moron a subi une série d’interventions lourdes se caractérisant par des actions de curage, de reprofilage et la pose de palplanches métalliques en travers du cours d’eau appelées « dessableurs ».

Curages et reprofilages ont été réalisés dans l’objectif de faciliter les écoulements ; un cours d’eau plus large et plus profond devait, pensait-on évacuer plus vite les eaux, mieux drainer les terres et éviter ainsi les inondations. Mais cette vision purement hydraulique faisait abstraction complète des équilibres hydrologiques et écologiques établis sur des temps longs et sont venus perturber tout un écosystème.

Le surdimensionnement du cours d’eau et la mise à nue des berges ont occasionné une érosion massive des berges. Les sols étant à dominante sableuse, des volumes conséquents de sable se sont alors accumulés dans le lit de la rivière contribuant également à réduire la ligne d’eau (la hauteur d’eau), à diminuer les zones de cache et de nourrissage de la faune aquatique et les supports de reproduction de nombreuses espèces (le sable est un support très peu biogène pour les macro-invertébrés et les poissons).

C’est probablement pour cette raison que fut installée une quinzaine de palplanches en métal en différents endroits disséminés de l’amont à l’aval. Leur rôle était de retenir les sables pour de manière régulière venir les retirer à l’aide de pelle mécanique.

Sauf que cet entretien n’a pas été suivi et que les sables ont continué à s’accumuler du fait de ces nouveaux obstacles qui empêchaient leur libre circulation vers la Dordogne. 

La continuité piscicole et sédimentaire était rompue ; les sédiments, les poissons et la petite faune aquatique se trouvaient cantonnés sur de petites portions du cours d’eau et soumis aux aléas des assèchements sans pouvoir trouver d’échappatoire.  

Surprenante vision interventionniste quand on y pense ; les cours d’eau évoluent librement et durablement depuis des millénaires sans intervention humaine … et sans problématique d’ensablement …  

Il devenait donc urgent de supprimer ces « dessableurs » pour rétablir la continuité écologique de l’hydrosystème.

À ce jour, sur les 15 dessableurs mis en œuvre, 10 ont été totalement supprimés. Les 5 derniers seront arasés d’ici à 2025 pour, souhait-on le, que le Moron retrouve son profil d’équilibre et que les populations de poissons prospèrent à nouveau …