25 Sep Conversion de parcelles viticoles en zones humides pour réduire le risque d’inondation
À plusieurs reprises suite à des épisodes pluvieux marqués, la commune de Bayon-sur-Gironde a subit des inondations d’ampleur et soudaines (2018, 2020 et 2021) en contrebas du chemin du lavoir.
Bien que la commune soit bordée par L’Estuaire de la Gironde, ce dernier n’est pourtant en rien responsable des évènements hydrauliques traumatisants ; cette partie-là de la commune est située bien à l’écart de l’Estuaire en plein coteaux viticoles …
Le traumatisme a pour origine l’action de l’homme qui par le passé a généré sans le vouloir des modifications hydrologiques d’ampleur. Les cours d’eau naturellement façonnés par le ruissellement séculaires des eaux ont d’abord été modifié, leur tracé dévoyé pour pensait-on gagner de l’espace et ne pas avoir à subir les contraintes géographiques imposées par la nature.
À ceci s’est ajouté un drainage excessif des terres agricoles pour en faciliter la culture. Or le drainage par la mise en œuvre d’un maillage de collecteurs posé sous la terre vise à recueillir les eaux après une pluie pour les évacuer le plus vite possible à un exutoire en dehors de la parcelle. Le drainage pose alors deux problèmes majeurs, d’abord les sols après une pluie n’absorbent plus les eaux par une lente percolation (et de fait n’alimentent plus les nappes superficielles).
De plus, le ruissellement des eaux va au contact des drains être intensifier et accélérer. Les eaux se trouvent canalisées, ne peuvent plus s’infiltrer dans les sols et ressortent à leur exutoire avec une vitesse et une puissance décuplée. Toutes les eaux de la parcelle sont collectées, concentrées et rejetées à un exutoire qui peine à amortir ces volumes eaux qui pour la plupart auraient dû s’infiltrer dans les sols …
Les épisodes répétés des inondations à Bayon sont ainsi la conséquence de modifications irraisonnées et anarchiques du réseau hydrographique.
Un projet de renaturation ambitieux pour atténuer le risque inondation
Dès 2020, suite à la sollicitation des élus de la commune, les services du Syndicat se sont penchés sur cette difficile et périlleuse situation.
Plusieurs riverains venaient de subir des inondations répétées, il fallait donc en comprendre les causes, identifier les dysfonctionnements pour trouver les solutions les plus efficaces et durables.
Quelques mois plus tard, le diagnostic établit par les services du Syndicat mit en exergue les problématiques étayées en début d’article : les modifications du paysage et du réseau hydrographique naturel sont à l’origine du problème.
Comment résoudre désormais une accumulation de problématiques d’artificialisation et de modification du paysage hydrologique ?
La réponse la plus simple et la plus évidente fut donnée par la lecture des cartes anciennes et des milieux naturels autrefois présents : la renaturation apparaissait comme la solution évidente pour retrouver un équilibre hydrologique.
Reconvertir une large parcelle viticole en zone humide et supprimer une route communale pour retrouver le tracé originel d’un cours d’eau, voici les premières orientations plurielles du projet.
À ce jour, la première phase du projet est réalisée. Un ensemble de parcelles agricoles fut acquis par la commune sur lequel le Syndicat a entrepris des travaux de terrassement pour modeler une zone humide qui collectera les excès d’eau et permettra une lente infiltration dans le sol pour alimenter la nappe de surface.
Dès le printemps 2024, le Syndicat engagera la deuxième phase du projet par la suppression de la route communale pour y recréer un cours d’eau. Car là encore, l’homme y a laissé son empreinte ; l’analyse de la topographie et des écoulements naturels y révèle la présence ancienne du tracé d’un cours d’eau.